L'association

Bientôt dix ans :
histoire (condensée) de l’association MDPA

La création de l’association remonte à 2014. Mais il faut remonter en arrière pour comprendre «d’où elle vient».

A l’origine de l’association, la création, en 2001, d’un « diplôme universitaire de médiation » (le DU) par l’Université Paris-II-Panthéon-Assas. Michèle Guillaume-Hofnung, parmi les pionnières du mouvement né dans les années 1970 (cf. Le temps des médiateurs, de Jean-François Six), et par ailleurs professeur de Droit, est à l’initiative de cette formation, l’une des premières créées en France.

Cette formation – qui est proposée à des publics de toutes les couches de la société et de tous les secteurs (juristes, non juristes, cadres, employés, médiateurs de terrain et néophytes, etc) – vise à donner à ceux qui s’y engagent les outils – théoriques et pratiques – d’une pratique de la médiation définie comme un « processus éthique ». Fondée sur cinq piliers (définition de la médiation, psychologie, sociologie, droit, et – last but not least – mise en œuvre de cas pratiques), la formation, d’un an, (200 heures) représente, pour tous ceux qui l’ont suivie, un moment fort qui laisse à chacun un souvenir durable. Les liens créés au sein de chaque promotion perdurent au-delà de l’obtention du diplôme. Rien d’étonnant dès lors de voir naître le projet de créer une « association des diplômés du DU ». Après plusieurs tentatives infructueuses, c’est en 2014 que l’association PASSMED (pour Panthéon Assas Médiation) est déclarée au Journal officiel. C'est une association universitaire dotée d'un conseil scientifique. Michèle Guillaume-Hofnung en est la présidente d’honneur.

L’association se donne deux objectifs : d’une part, contribuer à promouvoir une médiation de qualité – dans la ligne de la définition portée par Michèle Guillaume-Hofnung (cf. son Que sais-je ? déjà réédité neuf fois), d’autre part, soutenir « la professionnalisation » de ses adhérents – pour exercer une activité qui – au cours des années récentes – s’est progressivement dotée d’un statut – et qui (depuis 2009) se fonde sur le Code de déontologie des médiateurs.

L’auteur de ces lignes (qui a adhéré en 2017) n’a qu’une très vague idée des premières années de l’association. Lorsqu’il arrive, deux sujets dominent les discussions : trouver un nouveau nom – Passmed « ne passe pas » - et faire entrer la formation du DU dans le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Sur ce dernier point, l’entreprise n’aboutit pas, le sujet restant toujours sur le métier. En revanche, l’association adopte son nouveau nom : MDPA pour "Médiateurs diplômés de Panthéon-Assas" et se donne un logo.

L’année 2018 voit une nouvelle équipe prendre en mains les destinées de l’association. En 2019, MDPA rejoint le collectif « Médiation 21 » - qui regroupe de nombreuses associations de médiation. Ce collectif est alors en train de finaliser le Livre blanc de la médiation, et MDPA est présente au moment où ce Livre blanc est remis à la Garde des Sceaux. Toutefois, MDPA, désireux de construire sa propre identité, organise son premier Colloque, sur « La médiation « arc-en-ciel ». Il s’agit de souligner la diversité des formes que peut prendre la médiation, des secteurs dans lesquels elle s’exerce, des profils des médiateurs, des approches retenues pour conduire la médiation, dans le respect – toujours - de « l’unité fondamentale de la médiation ». MDPA promeut depuis lors "la diversité de la médiation et la médiation de la diversité".

Au cours de ces années, l’association met en place – à travers un contrat avec la Mutuelle Saint-Christophe – un service d’assurance « responsabilité civile » pour ses adhérents, propose une « carte de médiateur » facilitant la prise de contact avec les médiés, encourage ses adhérents à s’inscrire sur les listes des Cours d’appel, organise ses premiers « Ateliers ». Elle engage également une refonte de son site internet (travail de longue haleine). Son assemblée annuelle, en 2020, qui se tient alors que le mouvement des Gilets jaunes bat son plein, est suivie par un échange sur « l’impérieuse nécessité de la médiation ».

Avec l’arrivée du coronavirus – et des contraintes qui limitent les contacts -, l’activité de l’association se ralentit, sans s’arrêter complètement. Cette période lourde est notamment marquée par le décès d’Oumar BA, l’un de nos « maîtres en médiation ». Elle marque aussi l’émergence de l’utilisation des outils de visioconférence – qui a au moins pour avantage de rétablir une forme d’égalité entre provinciaux et parisiens.

Avec la fin de l’épidémie, l’assemblée générale annuelle peut de nouveau se tenir « en présentiel ». Et le contexte dans lequel s’inscrit la médiation se modifie avec la création du Conseil national de la médiation (CNM) (qui était l’une des propositions présentées par le Livre blanc). La nomination, en 2023, de Michèle Guillaume-Hofnung comme membre de ce conseil vient couronner une démarche de longue haleine qui se concrétise aujourd’hui. MDPA inscrit désormais ses missions, sa raison d'être et son développement dans cette perspective vivante du déploiement de la médiation et de son éthique.

Philippe Biju-Duval